Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale. Hier soir, une heure après la proclamation des résultats des élections européennes, le chef de l’État a annoncé la dissolution du Parlement, et la tenue de nouvelles élections législatives les 30 juin et 7 juillet prochains, c’est-à-dire dans un peu moins de trois semaines. Conséquence de ce qui résonne comme un véritable coup de tonnerre politique, après une large victoire du Rassemblement national aux Européennes avec 31,47% au niveau national, devant la majorité présidentielle14,56%. En Charente-Maritime, le RN de Jordan Bardella s’impose encore plus largement qu’en 2014 et 2019 avec 32,94%, loin devant la liste macroniste qui réalise 16,22% et les socialistes de Raphaël Glucksmann 15,12%. Les écologistes s’effondrent avec un peu plus de 5%, faisant perdre son siège au député européen charentais-maritime Benoît Biteau. À noter que le Rassemblement national est arrivé en tête dans les principales villes du département : à Royan 30,7%, Rochefort 28,15%, Saintes 26,37%, Surgères 30,68%, et Saint-Jean-d’Angély 30,81%. À La Rochelle, où l’on vote traditionnellement à gauche, le parti socialiste résiste. Il est arrivé en tête devant la RN avec 22,68% des voix.
Le taux d’abstention est stable en Charente-Maritime : 45,26% contre 45,98% en 2019.

La dissolution de l’Assemblée nationale a eu l’effet d’un véritable tremblement de terre politique. Le député MoDem de La Rochelle Olivier Falorni, qui voit sa loi sur la fin de vie brutalement stoppée, n’a pas hésité une seule seconde pour se représenter. Triste de voir le RN atteindre un tel score, il se dit déterminé à porter une voix forte à l’Assemblée nationale et appelle à un front républicain. Les députés sortants de la majorité présidentielle Jean-Philippe Ardouin à Saintes et Christophe Plassard à Royan se disent déterminés et sont candidats à leur propre succession.
La gauche, elle, est sous le choc. Le secrétaire fédéral du PS en Charente-Maritime Rémi Justinien se dit très inquiet et craint une arrivée au pouvoir du RN. De son côté, le chef de file départemental de La France insoumise Nordine Raymond veut relancer la Nupes pour faire barrage à l’extrême-droite.
Pour sa part, la déléguée départementale du Rassemblement national Séverine Werbrouck jubile. Très proche de décrocher un siège au Parlement européen, elle convoite désormais un poste de députée à l’Assemblée nationale.