Le député de La Rochelle Olivier Falorni monte au créneau, après la découverte de traces de pesticides dans les urines et les cheveux de 72 enfants de la Plaine d’Aunis. Dans le cadre des questions écrites au gouvernement, il demande à la ministre de la Santé et de l’Accès aux soins de mettre tout en œuvre pour déterminer l’origine de certaines molécules afin d’en apprécier la toxicité, et de prendre les mesures qui s’imposent pour faire évoluer la réglementation. Carole Effenberger :
Pour le député Falorni : « 14 molécules de pesticides retrouvées dans les cheveux et les urines des enfants, c’est 14 de trop ! ». Particulièrement remonté, le parlementaire a saisi très récemment la ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, après la publication le 12 octobre dernier des résultats des analyses réalisées au printemps dernier sur 72 enfants de la Plaine d’Aunis. Cette partie du nord de la Charente-Maritime, qui rappelons-le, est marquée par un nombre anormalement élevé de cancers pédiatriques, où le prosulfocarbe, un puissant herbicide, a été retrouvé en quantité record dans l’air en 2021. « C’est 14 de trop », martèle le député, « quand on connait le potentiel caractère cancérogène, perturbateur endocrinien et neurotoxique, de ces pesticides pour la plupart interdit à la vente depuis plusieurs décennies ». Il pourrait s’agir ainsi de pesticides interdits et non utilisés depuis des années, mais qui restent présents en raison de leur persistance dans l’environnement comme le dieldrine ou l’atrazine. Mais d’autres, comme l’acétamipride, détecté avec un fort niveau de concentration chez les plus jeunes sujets, signe d’une exposition aiguë, comme lors d’un épandage, pourraient provenir d’un usage illicite. C’est pourquoi le député a demandé à la ministre de « tout mettre en œuvre pour que soit déterminée l’origine de certaines molécules issues de pesticides et de mieux apprécier leur toxicité, et de faire évoluer en conséquence la réglementation, notamment l’autorisation de mise sur le marché, d’une part, et si elle entend renforcer les contrôles sur le territoire de la plaine d’Aunis d’autre part ».