Nouvelle mise en examen dans l’affaire de l’accident mortel de manège à Saintes. Un contrôleur technique de 61 ans a été placé en garde à vue le 19 juin, avant d’être déféré le lendemain devant un juge d’instruction. C’est lui qui était chargé de vérifier l’attraction à l’origine de la mort d’un adolescent de 16 ans le 9 octobre dernier. De graves manquements sont mis en cause.
Dans le cadre de l’accident de manège survenu le 9 octobre 2022 à la fête foraine de Saintes, à la suite duquel un adolescent de 16 ans a trouvé la mort, l’information judiciaire jusque-là ouverte du chef d’homicide involontaire a été élargie sur réquisitions du parquet le 2 juin dernier, à l’infraction de mise en danger de la vie d’autrui par manquement délibéré à une obligation particulière de sécurité et de prudence. En effet, les investigations conduites sur commission rogatoire, et notamment les expertises réalisées, mettaient en évidence de graves manquements dans l’entretien et la maintenance du manège, ainsi que dans les contrôles de vérification périodique prescrits par la réglementation. Selon le procureur de Saintes, le contrôleur technique, un corrézien de 61 ans, a été placé en garde à vue le 19 juin dernier, puis mis en examen le lendemain des chefs d’homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité et de prudence, et pour mise en danger de la vie d’autrui par violation délibérée d’une obligation particulière de sécurité et de prudence. Et ce, au regard d’indices graves et concordants sur le fait que d’une part, les manquements à la réglementation sur la sécurité des manèges relevés dans les contrôles techniques ont contribué à l’accident mortel, et que d’autre part, ces mêmes manquements ont mis en danger les usagers du manège. Le mis en cause a été placé sous contrôle judiciaire avec notamment obligation de payer un cautionnement, interdiction d’entrer en contact avec les autres mis en examen, à savoir les exploitants du manège, et interdiction d’exercer son activité professionnelle.
Le mis en examen a relevé appel de cette dernière interdiction. La chambre d’instruction de la cour d’appel de Poitiers sera amenée à statuer prochainement sur ce point.