Gérald Darmanin s’est rendu hier après-midi à la préfecture de Niort, dans les Deux-Sèvres, à l’occasion d’une réunion sur le dispositif de sécurité mis en place cette semaine autour du Village de l’eau à Melle, et d’autres actions anti-bassines annoncées dans la Vienne et à La Rochelle. Le ministre de l’Intérieur craint des actes d’une très grande violence, alors que les évènements de Sainte-Soline en mars 2023 sont encore dans toutes les têtes. Il a annoncé la mobilisation de 3 000 policiers et gendarmes.
Ce sont entre 6 000 et 8 000 manifestants qui sont attendus lors de ces manifestations, « dont un millier de personnes extrêmement violentes qu’on pourrait qualifier de radicalisées », a déclaré Gérald Darmanin, à la veille de cette mobilisation d’ampleur internationale baptisée « Stop méga-bassines » par les opposants aux projets de construction de réserves de substitution pour l’irrigation agricole. Le ministre de l’Intérieur redoute en effet des actes d’une très grande violence. Selon les organisateurs, plus de 10 000 militants anti-bassines sont annoncés entre mardi et dimanche au « Village de l’eau » à Melle, point de ralliement des manifestants, situé à une dizaine de kilomètres de Sainte-Soline où le chantier de retenue d’eau avait donné lieu à de violents affrontements avec les forces de l’ordre le 25 mars 2023. Une quinzaine de convois venus de toute la France, mais aussi de Belgique, d’Allemagne et d’Italie doivent converger vers la commune deux-sévrienne. Outre des ateliers, des formations et des débats, deux actions sont prévues. Vendredi, une grande marche populaire et un convoi de vélos se déroulera à Saint-Sauvant, dans la Vienne, où le chantier d’une future bassine doit démarrer en septembre. Et le lendemain, les organisateurs ont prévu de bloquer le port de commerce de La Rochelle pour dénoncer l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie.
Cette semaine de mobilisation, soutenue par le collectif Bassines Non Merci, les Soulèvements de la Terre, Attac, l’Union Solidaires et la Confédération paysanne, a pour objectif, je cite, « d’arracher un moratoire immédiat à l’État, alors que le gouvernement continue d’imposer les projets ». Fin de citation.
Parallèlement, les irrigants de la Coordination rurale appellent à une contre-manifestation vendredi à Melle. Du côté de la FNSEA et des JA 17, on redoute le pire. Les syndicats agricoles craignent le saccage des récoltes ou de matériels, mais aussi des actes de violences et de provocations qui pourraient mal tourner. Ils en appellent au préfet pour prendre les dispositions nécessaires afin d’interdire toute manifestation dans le département du 16 au 21 juillet, et d’assurer la sécurité sur le territoire. Des mesures de prévention ont été prises par la préfecture pour interdire la détention, le transport et l’utilisation sur la voie publique de pétards, objets pyrotechniques et produits inflammables ou explosifs jusqu’au 19 juillet dans les arrondissements de Saintes, Saint-Jean-d’Angély et Jonzac.