Six adolescents ont été tués dans la collision frontale entre un car scolaire et un poids lourd, vers 7h20 avenue Louis Bacherlar, près du port de commerce. Le bus départemental du réseau Les Mouettes venait de quitter l’île d’Oléron et se dirigeait vers Surgères, alors qu’il devait desservir plusieurs établissements scolaires de la ville. Plusieurs communes du département pleurent encore leurs victimes. Sur les six adolescents tués, deux étaient originaires de Rochefort, deux de Marennes, deux de Tonnay-Charente.
Une chapelle ardente a été dressée hier au gymnase de la Vielle-Forme où une cellule psychologique a été mise place. Un rassemblement a eu lieu hier soir en mémoire des victimes, symbolisées par six tables, chacune recouverte d’un drap blanc. Un lieu digne et sobre où les familles, proches et anonymes pourront se recueillir le temps qu’il faudra, selon le maire de Rochefort Hervé Blanché qui tient à faire preuve de compassion dans cette terrible tragédie :
[audio:http://www.helenefm.com/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/blanche-rassemblement.mp3]Parmi les voyageurs du bus âgés de 15 à 24 ans, deux jeunes ont été gravement blessés, mais leurs jours ne sont pas en danger. Les sept adolescents, sortis indemnes de cette catastrophe, ont été conduits à la caserne des pompiers où une cellule de crise a été installée. C’est là que s’est aussitôt rendue Suzanne Tallard, la députée de Rochefort-Aunis qui a rencontré les rescapés et leurs proches. Elle nous a livré un témoignage poignant :
[audio:http://www.helenefm.com/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/tallard.mp3]A Marennes, ville qui a perdu deux enfants dans ce drame, c’est la double peine, après avoir été endeuillée la veille au soir par la mort accidentelle d’une mère et de son fils de 4 ans retrouvés morts dans un fossé immergé à la suite d’une sortie de route.
A Surgères, le collège privé Jeanne-d’Arc pleure une victime. Les cinq autres jeunes disparus étaient tous scolarisés au Lycée professionnel du Pays d’Aunis qui fait partie de la cité scolaire, regroupant également le collège Hélène de Fonsèque. Hier, la nouvelle s’est rapidement propagée au sein de l’établissement où l’émotion était palpable, comme en témoignent ces deux collégiens :
[audio:http://www.helenefm.com/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/accident-jeune-surgeres-11.mp3] [audio:http://www.helenefm.com/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/accident-jeune-surgeres-21.mp3]Des cellules de soutien psychologique ont été mises en place dans les collèges et lycées de Surgères. Le temps qu’il faudra, comme l’a assuré la Ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem qui a fait le déplacement jusqu’au Lycée du Pays d’Aunis :
[audio:http://www.helenefm.com/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/vallaud-belkacem1.mp3]Surgères est sous le choc et toute la ville fait preuve de compassion dans cette douloureuse épreuve, comme en témoigne le maire Catherine Desprez qui s’est rendue sur les lieux du drame à Rochefort, en tant que vice-présidente du Département en charge des transports :
[audio:http://www.helenefm.com/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/desprez-accident-rft1.mp3]A Surgères, les drapeaux de tous les bâtiments communaux ont été mis en berne, tout comme au collège catholique privé Jeanne-d’Arc. Une messe en mémoire des six victimes sera célébrée ce soir à 18h30 en l’église Notre-Dame.
Une enquête a aussitôt été ouverte juste après le drame. D’après les premiers éléments, la ridelle du camion-benne, qui est la partie latérale de la remorque, s’est subitement détachée et a découpé le côté gauche du car à l’horizontale, au moment où les deux véhicules se sont croisés. Les explications de la procureure de la République de La Rochelle Isabelle Pagenelle :
[audio:http://www.helenefm.com/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/pagenelle-circonstances-accident1.mp3]La priorité reste pour Isabelle Pagenelle l’identification des victimes qui est en cours à l’Institut médico-légal de Poitiers. On l’écoute :
[audio:http://www.helenefm.com/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/pagenelle-bilan-victimes1.mp3]Défaillance technique ou erreur humaine ? L’enquête, qui a été confiée à la police judiciaire, au commissariat de Rochefort et à la Sécurité départementale, devra déterminer les circonstances précises du drame. Le conducteur du poids lourd, un camion-benne de 13 Tonnes appartenant à la société Eiffage, venait de faire le plein de carburant, juste avant l’accident. A cet instant, il n’aurait rien constaté d’anormal sur son engin de chantier qui ne transportait pas de marchandises.
Le car scolaire avait dû emprunter une route étroite pour contourner le port de commerce, en raison de la mise en place d’une déviation nécessaire à la sortie d’un bateau. La route est certes étroite, mais pas dangereuse selon le président du Département et ex-Ministre de transports Dominique Bussereau :
Comme le veut la procédure, le conducteur du poids lourd a été placé en garde à vue pour homicide involontaire, tout comme le chauffeur du bus. Ils n’ont pas été entendus aussitôt par les enquêteurs en raison de leur état de choc. Les tests d’alcoolémie et toxicologiques se sont révélés négatifs.
Le président François Hollande, qui a adressé aux proches des victimes ses sincères condoléances, a demandé que « toute la lumière » soit faite sur cet accident. C’est ce qu’est venue rappeler hier Ségolène Royal, la Ministre de l’écologie et des transports, en fin de matinée à Rochefort :
[audio:http://www.helenefm.com/wordpress/wp-content/uploads/2016/02/royal1.mp3]Une cellule d’informations à destination des familles a été ouverte au 0 811 000 617. La société Kéolis, qui gère le réseau de transport scolaire départemental, s’est engagée à financer l’intégralité des obsèques des six adolescents tués hier à Rochefort. Elle devrait le confirmer aujourd’hui et assurera le ramassage scolaire normalement ce vendredi, dernier jour d’école avant les vacances.